Les traditions de mariage à Madagascar (Deuxième partie)
Étape 4: Cérémonie de mariage (suite)
Une fois que les discours et les rituels de dot sont terminés, les parents de la mariée proposent des rafraîchissements entre autres des boissons alcoolisées locales comme l’Ambodivoara, le Betsabetsa, le Galeoka ou le Toakagasy. La fête peut alors commencer. Les jeunes chantent habituellement des chansons traditionnelles comme le vako-drazana, accompagnées de danse et de gaieté. Il pourrait aussi y avoir un orchestre ou un DJ qui joue un mélange de chants traditionnels et modernes.
Dans le dernier cas, le vako-drazana, type de chansons tradtionnelles a cappella, laisse place aux chorégraphies sur les airs des la Queen B et des B-Boys de cette planète.
Un grand festin de mariage, appelé hanim-pitoloha (littéralement repas à sept services), est alors offert. Le chiffre sept est un nombre sacré à Madagascar après le chiffre trois. Un repas à sept services est utilisé pour décrire un festin où tout type de nourriture souhaitée doit être disponible. En fait, même le gâteau de mariage malgache traditionnel avait sept étages.
Traditionnellement, les nouveaux mariés recevaient leur nourriture sur un fandambanana – une assiette en natte. Cette assiette signifie le souhait de vivre une vie longue et saine. Il signifie aussi la fragilité de la relation. Le couple mange avec une cuillère sculptée en corne noire – importance du fait qu’ils sont un ou unis. La couleur noire signifie une longue durée de vie. Ce repas de mariage était fait de lait, de miel et de riz.
Les familles, et même les villages en entier, se rassemblent sous une tente ou un lieu décoré pour manger ensemble. Ce repas peut être un buffet ou un repas servi à table. Auparavant, il n’y avait que des plats traditionnelles, mais de nos jours, il y a de plus en plus de plats modernes dans le repas du mariage. Le but principal est de faire l’étalage des richesses et d’impressionner les invités.
Après le repas, les invités offrent des cadeaux au couple nouvellement mariés. Ces cadeaux peuvent être des ustensiles, des vêtements, des matelas et d’autres choses que le couple aurait besoin pour commencer une nouvelle vie. De nos jours, l’argent a remplacé les cadeaux physiques traditionnels pour des raisons de commodité et de praticité.
Étape 5: Orimbato (acquiescement)
Le lendemain matin, après le petit-déjeuner, les deux familles se réunissent de nouveau à la maison des parents de la mariée ou dans un lieu loué. Ici, un porte-parole prononce le discours du mariage orimbato. Après ce discours ou kabary, le marié prend de l’argent et le place dans une assiette en porcelaine contenant de l’eau propre. Le plat est traditionnellement placé devant le nouveau couple. La personne la plus âgée de la famille met également de l’argent dans l’assiette. Puis, avec la branche d’une plante sacrée de Madagascar (Hasina ou Dracaena), l’aîné asperge de l’eau sur la tête des nouveaux couples en priant Dieu pour les bénir. Les parents de la mariée suivent en donnant leur bénédiction. Tout d’abord, ils aspergent les nouveaux mariés. Ensuite, le couple boit l’eau bénie. Le public assistant à l’événement, y compris les enfants qui sont présents, prennent le tour d’asperger de l’eau de bénédiction sur le couple. Inutile de dire que plus ils sont trempés, le plus de bénédiction qu’ils ont reçue.
Tout cela est suivi d’un délicieux repas malgache traditionnel pour tous les invités. Pas de fête malgache sans nourriture.
Étape 6: Adieu (Veloma)
À ce stade, la mariée et sa famille s’enferment dans une pièce où tous les bagages de celle-ci sont prêts. Juste à l’extérieur de la porte, le marié et sa famille chantent des chansons malgaches typiques comme le Osika ou le Hiragasy. Tout en continuant à chanter, on ouvre la porte de la pièce où se tient la mariée et la famille de la mariée lance alors les bagages à l’extérieur. Le rituel intéressant ici c’est que la famille du marié ne laisse tomber aucun bagage sur le sol. Cela symbolise le commencement d’un nouveau voyage dans la maison du mari. La cérémonie se poursuit avec une procession jusqu’à la maison du mari.
Étape 7: Bienvenue (Tonga soa)
La dernière étape est lorsque la procession arrive à la maison du mari. Sa mère mène la mariée à marcher autour de la maison trois fois. Cette coutume de mariage de Madagascar symbolise la transformation de la mariée en une reine. Après cela, l’aîné de la famille accueille les jeunes mariés et les bénit pour donner naissance à des garçons et des filles et être heureux et riches.
La cérémonie se termine par une grande fête de mariage avec toute la famille et les amis du marié.
Chaque ethnie malgache a parfois différentes variances de coutumes de mariage. Pour l’ethnie des Bara, dans la partie sud du plateau central de Madagascar, les cousins peuvent se marier entre eux. Un grand-père ou une grand-mère peuvent organiser un mariage par décret entre leurs petits-enfants. Cependant, une fois qu’ils décèdent, pour rendre les ancêtres heureux, un rituel de mariage doit être effectué. Pour le peuple Bara, un mariage n’est reconnu qu’après le sacrifice d’une vache.
Pour le peuple Betsileo, un groupe ethnique des hauts plateaux de Madagascar, les mariages arrangés existent encore. Et ils s’assurent que les deux familles sont toutes satisfaites avant d’accepter le mariage. Aussi, ils scrutinisent au moins trois générations de la famille de la mariée ou du marié. Après avoir fait cela et après avoir été satisfait, un astrologue est consulté pour fixer une date pour le mariage.
Dans la région ouest et nord-ouest de l’île, le peuple Sakalava ne procède à aucune cérémonie de mariage autre que le couple qui se déplace ensemble.