Prendre un taxi à Madagascar – mode d’emploi


Vous vous demandez sûrement en quoi prendre un taxi mérite de faire l’objet d’un article en entier. Eh bien! Pour des voyageurs non habitués au système du pays, prendre un taxi à Madagascar, c’est tout un art.

Dans cet article, nous parlons des taxis de ville exclusivement. Il faut en faire la différence avec les taxi-brousses qui font de l’interurbain ou des taxi-bés qui font du transport en commun urbain. Pour plus d’informations, cliquer ici.

Reconnaître un taxi


Presque toutes grandes villes de Madagascar offrent la possibilité du transport par taxi. Auparavant, il était difficile de différencier  de loin les taxis des autres voitures. Seule leur petite lanterne permettait de les voir. Actuellement, un code de couleur a été ajouté. Les taxis de la capitale à Antananarivo sont beige, ceux de Diego Suarez ou Antsiranana sont jaune. Dans les autres villes, cette pratique n’est pas encore vulgarisée mais des efforts de régularisation sont en cours.

Comme partout dans le monde, il suffit de les interpeller dans la rue pour leur signifier que vous avez besoin de leur service. Les centres d’appel pour les taxis sont encore rares dans la Grande Île. De ce fait, si aucun taxi vide ne passe sur votre chemin et que vous n’avez pas le numéro de téléphone d’un taxi en particulier, too bad! Soyez donc préparés en conséquence.

Disponibilité en tout temps


Les taxis sont disponibles 24 sur 24 quoique rares dans la nuit. Le fait de traîner dehors tout seul avec de l’argent cash, venant des courses précédentes, ainsi qu’une voiture, n’est pas prudent. En fait, le versement du cachet ne pouvant se faire que le lendemain matin, les chauffeurs doivent garder sur eux leur butin de la journée. Cela peut donner des idées noires à bien des gens surtout en ces temps d’extrême pauvreté de la populasse. Comme beaucoup d’autres commerces à Madagascar, la seule option de paiement du taxi reste encore l’argent liquide. Qu’en est-il des banques dites-vous? Elles sont évidemment fermées à partir de 16h30 ou 17h. Ce sont des banques!

Ainsi, le soir et la nuit, les chauffeurs de taxi vont voyager avec un coéquipier afin d’assurer un minimum de sécurité. Le second pourrait parfois monter à l’arrière afin de garder un oeil sur des passagers douteux. Pas bête! En y pensant, à quoi ça servirait si les deux se font agresser par l’arrière sans qu’ils ne s’en rendent compte?!

Les taxis de Madagascar fonctionnent par quartier


Les chauffeurs de taxi ne vont pas fonctionner par adresse ni par nom de rue, mais par quartier.  Vous serez bien loin des adresses à la nord américaine bien ordonnées paires d’un côté et impaires de l’autre… À Madagascar, c’est tout le contraire, c’est rare que les quartiers et les maisons soient aussi “réguliers” et “régulés”. Les numéros de logement, comme on les appelle, ne sont affichés aux portes que rarement donc vous ne pouvez pas vous y fiez pour indiquer votre destination au chauffeur. Les rues et ruelles sont si entremêlées et compliquées qu’il est difficile de s’y retrouver… même pour le facteur – rassurez-vous!

Une fois arrivés dans le quartier, vous devez indiquer au fur et à mesure dans quel coin le chauffeur doit se diriger ou à quelle rue tourner. Si vous savez qu’il y a un quelconque repère proche de la place où vous voulez vous rendre, dites-le lui. Ce sera plus facile pour lui de s’y retrouver. Il peut s’agir de l’hôtel de ville, du bureau de poste, de la place du marché publique, d’un monument, d’une maison ou d’un bâtiment aux formes ou couleurs particulières, etc.

Taxi en covoiturage


Il arrive quelquefois qu’un taxi prenne d’autres passagers sur la route. C’est une pratique courante à Madagascar alors ne vous en offusquez pas. Tant qu’il y a de la place dans la voiture, le chauffeur sera tenté de prendre un autre client s’il se fait interpeller en chemin. En termes plus politiquement corrects, on pourrait appeler cela du “covoiturage”. S’il est poli, le chauffeur vous demandera si la situation vous convient mais il ne vous laissera sûrement pas le choix. Quoi qu’il en soit, le premier client sera toujours ramené en premier. Si ce n’est pas le cas, vous êtes tout en droit de vous plaindre. De plus, le coût de votre transport devra normalement diminuer. Le chauffeur, lui, aura augmenté ses revenus pour sa course. Voyez-le comme une situation gagnant-gagnant.

Ça coûte combien?


Les coûts du transport en taxi à Madagascar fonctionnent par course qui est d’environ 6000 Ariary (3$CAD) à la capitale – prenez garde au prix “touriste”. Les courses sont moins chers en province.  Les frais seront calculés selon la distance relative du trajet qui est comptée en nombre de “course” équivalent dont il n’existe pas de consensus réel. La circulation influe aussi sur le prix et le tarif sera plus cher aux heures de pointe et la nuit. L’estimation de ces frais est très subjective donc n’oubliez pas de marchander. Il est préférable de fixer le prix avec le chauffeur avant de vous embarquer à bord.

À Madagascar, le chauffeur de taxi pourrait vous demander de payer à l’avance pour qu’il puisse faire de l’essence. Souvent, son réservoir de carburant est presque vide avant qu’il vous embarque. Il prendra de l’essence juste assez pour vous emmener à votre destination et ainsi de suite pour les prochains clients. Toujours pour limiter la consommation de carburant, Ils vont aussi rouler “au point mort” ou coupent carrément le moteur dans les descentes ou dans les embouteillages. Aimez-vous les montagnes russes?

Des véhicules de collection … à la Frankestein!

Contrairement aux taxis nords américains, les véhicules utilisés comme taxi à Madagascar sont généralement des voitures “ressuscitées” de la casse ou qui sont clairement à la fin de leur existence. Les plus courants sont ceux qui consomment le moins comme les 4L de la marque Renault, et des 2CV de la marque Volkswagen.

Il se peut que vous voyez un jerrican faisant office de réservoir de carburant à l’intérieur de la voiture. Hum! Interdit de fumer. Il arrive aussi que la ceinture de sécurité, obligatoire depuis quelques années, soit réduit à un harnais non fonctionnel suspendus au plafond de la voiture et qui est seulement destiné à bluffer les éventuels policiers qui surveillent. Le chauffeur pourrait vous demander de faire comme lui en enfilant le harnais en bandoulière au passage devant un agent de la route. Finalement, s’il existe une côte trop abrupte sur votre trajet et que le taxi que vous avez consulté ne pourra pas le monter, le chauffeur vous le dira et vous conseillera un collègue.

Une expérience singulière qui en vaut le coup

À l’opposé des véhicules désuètes, le chauffeur peut être un diplômé universitaire en physique, en économie, ou toute autre discipline épatante. L’emploi en ville dans certains domaines se fait si rare, et l’entrepreneuriat si inhabituel et coûteux, que devenir chauffeur de taxi s’avère une option plus convenable. Ce n’est tout de même pas le cas de la majorité.

Vous pensez que prendre en taxi est une expérience singulière à Madagascar? Attendez de voir quand vous devez vous asseoir à six dans un banc initialement destiné pour quatre personnes dans un taxi-bé… un contact humain assuré!

N’oubliez pas de lire nos articles inédits sur Madagascar et revenez souvent pour plus de nouveautés!

Vous pourriez aussi aimer...

3 réponses

  1. Stan dit :

    J’ai été à Madagascar en 2008 et votre article me rappelle d’excellents souvenirs. Merci

    • admin dit :

      Tant mieux pour vous Stan! C’est l’idée du site…en même temps que de faire connaître Madagascar au monde entier bien sûr!

    • admin dit :

      Suite aux nombreuses questions sur le paiement des taxis en devise (euros ou dollars) à Madagascar, ceci est pour dire que certains chauffeurs accepteront et d’autres non. Il n’y a pas vraiment de convention sur ce sujet. Il est préférable de demander avant de monter à bord pour éviter les malentendus. Il faut aussi être conscient que le coût pourrait être plus élevé que la normale puisque les chauffeurs vont compter les frais de devise.

Voyagiste Madagascar

Voyagiste Madagascar